Musicolor

Le sons et les tons

Deux univers différents au langage propre et pourtant similaires; la musique qui inspire au point de faire naître la couleur et les nuances…

Je construis mon langage pictural à travers une écoute attentive et vibrante de toute forme musicale, cherchant la filiation entre les tons musicaux et les tons chromatiques. Les vibrations de nombreuses compositions musicales, de la musique classique au jazz, de la musique contemporaine à la musique populaire et contemporaine brésilienne, de la musique répétitive et minimaliste à l’assemblage de tons divers, se transcrivent avec complicité sur la toile.

Chacune de mes toiles commence par un rituel qui m’est essentiel : une écoute longue et attentive, vécue et habitée, d’une œuvre musicale. S’ensuit le passage à la peinture et la transcription de mes émotions graphiquement,  qui accompagnent la « présence » de la musique dans le moment de création.

Le silence, les aigus, les graves, le «pianissimo», le «mezzo – forte», le «forte», s’inscrivent en résonance dans mes couleurs fortes, intenses ou douces, déclinées en gammes régulières et construites, posées parfois sur la toile selon un ordre pensé, mais tout en laissant place à l’improvisation de l’émotion reçue et de la trace que cela générera. Mes «compositions» picturales «chantent» les vibrations que j’aurai ressenties avec les notes, les accents, les pauses ou les envolées de la musique écoutée.

J’utilise les techniques mixtes; des pigments, différents sables, des colles, de la peinture à l’huile et des bouts de gravure, entre autres matériaux, qui me permettent de traduire les émotions de mon écoute en une polyphonie de plans et d’associations de couleurs douces ou vives, intenses ou fluides. J’ai adopté un concept personnel de « dodécachromie », qui symbolise pour moi une parallèle entre les gammes de l’oeuvre entendue et celles de l’œuvre peinte.

Dans plusieurs de mes précédentes expositions, il y a eu l’intervention d’un autre artiste (musicien, danseur ou performer), ayant ainsi la « présence » d’une autre discipline qui dialoguait avec l’exposition proposée.

L’idée de réaliser un projet avec André Mehmari vient de ce besoin constant dans mon travail de faire synchroniser la musique et la peinture. J’écoute de manière très intense André Mehmari, ainsi que d’autres musiciens, pendant la conception de mes œuvres. Dernièrement, ses compositions musicales me touchent profondément, au point de vouloir réaliser ce projet avec lui en l’invitant à faire un concert unique à Genève.

Le cinéaste suisse – brésilien Zaq Guimarães est en train de faire un film de cinq minutes sur ce moment de complicité, entre écoute musicale et conception picturale. Nous avons également envie de présenter ce film avant le concert, ce qui fera le lien entre la musique d’André Mehmari et mes toiles exposées au mur. Le public pourra se sensibiliser d’une manière plus proche et mieux sentir le lien de ces deux expressions artistiques ainsi que le message que je voudrais transmettre dans ce concert – expo.

Considéré actuellement comme l’un des plus talentueux compositeurs brésiliens, André Mehmari signe une quinzaine d’enregistrements jusqu’à présent et fait des tournées de plusieurs concerts de jazz, musique classique et musique populaire brésilienne dans les plus grandes villes du monde entier.

Miriam Da Silva Knobel
Artiste plasticienne, juillet 2014

Les artistes

Miriam Da Silva Knobel
Photo Miriam 3

Miriam Da Silva est née à São Paulo le 08 mars 1964.
Dès son plus jeune âge, elle s’intéresse à l’art et décide d’étudier les arts plastiques. En 1986, elle obtient le diplôme en arts plastiques à la Faculté de Beaux Arts de São Paulo.
Pendant cette période elle travaille aussi le piano classique avec Helena Scheffel et plus tard avec Harley Andry Bleck Gonzalez et étudie en même temps la musique à la Fondation des Arts de São Caetano do Sul. Elle chante dans une chorale dans la ville de Santo André (Etat de São Paulo), avec laquelle elle interprète entre autres des œuvres de Johann Sebastian Bach, Beethoven et Villa-Lobos.

Curieuse par nature, elle décide en 1999 de voyager, quitte son Brésil natal et part en Europe, avide de connaissances et de nouvelles découvertes. Elle arrive à Genève en 1989 et découvre une vie culturelle intense et intéressante avec le mélange de plus d’une centaine de cultures différentes. Pendant cette période, elle dessine et peint également.
À cette époque elle décide de voyager plus souvent et découvre les grandes villes d’Europe. En 1993 elle part à Rome pour un certain temps où elle découvre le travail de plusieurs artistes et en particulier celui de Carlo Roselli, avec qui elle apprend la technique de la peinture à l’huile, à la manière ancienne, et la « têmpera », selon la méthode de la renaissance. De cette période romaine jailliront une série de dix peintures ayant comme inspiration les colonnes du « Foro romano ».

De retour à Genève, elle s’aperçoit que sa manière de travailler la peinture a changé après son contact avec la technique apprise à Rome, donnant à sa peinture un ton bien plus profond où l’ombre et la lumière se côtoient de manière plus intense. Le thème de la musique et la synergie avec la peinture revient avec force, renouvelé par cette façon inédite de travailler la couleur.
Pendant cette période elle produit beaucoup et commence à exposer son travail. Sa première exposition a lieu à La Maison Visinand et à l’Auditorium Stravinski de la ville de Montreux, en Suisse Romande. Dans cette exposition, il y aura l’intervention d’un groupe de théâtre et un concert de musique populaire avec des musiciens brésiliens de la région. Une autre exposition suit à Lausanne, avec cette fois-ci la participation de danseurs et de performers. Miriam Da Silva a toujours privilégié l’intervention d’autres artistes dans ses expositions.

En 1995, elle s’inscrit à « l’Ecole Supérieure de Genève, l’actuelle HES – Haute Ecole d’Art et de Design », pour réaliser un master en arts plastiques, réussi le concours et prépare alors le « Troisième cycle de perfectionnement ».
À l’ESAV elle étudie la gravure, la sculpture en métal, les techniques mixtes et l’histoire de l’art contemporain. Cette période sera riche et Miriam Da Silva produira beaucoup de peintures, de gravures et des sculptures en métal. Elle obtient le diplôme en 1998 et reçoit la même année le prix de peinture contemporaine de l’Institut National Genevois. À partir de ce moment, son fil conducteur sera définitivement la musique, et son dialogue avec les arts plastiques.

Miriam Da Silva « voit couleurs » en écoutant ce genre de musique en même temps qu’elle compose déjà des « futurs tableaux ». La musique rentre ainsi en force dans son acte créateur générant tout de suite cette synergie qu’elle cherche dans ce dialogue musico – pictural.

En 2005, ayant l’envie d’élargir ses horizons et de trouver de nouvelles idées pour sa pratique artistique, elle décide de s’inscrire à l’Université Paris I Sorbonne. Son objectif c’est de préparer un autre master en arts plastiques, cette fois-ci, plus lié à la recherche de nouvelles techniques et d’inspirations et de trouver également de nouvelles idées pour sa pratique artistique, tout en gardant le fil conducteur qui est la synergie entre la musique et les arts plastiques. Elle réalise ainsi une recherche dans le but d’approfondir différemment sa réflexion créatrice. Le titre de ce travail pratique et de réflexion et celui du master sera « Rythme et mouvement continu ».

Dans cette recherche Miriam Da Silva vise à confronter son travail avec quelques périodes de l’histoire de l’art qu’elle apprécie, allant de la renaissance italienne à l’art contemporain. Elle analyse par exemple le travail de plusieurs artistes qui l’ont inspiré tout au long de son parcours, comme par exemple : Léonard De Vinci, Rembrandt, Ingres, Paul Klee, Amselm Kiefer, Gerhard Richter, Sol Lewit, Jesus Rafael Soto, entre tant d’autres. Le thème est le rythme, et traite la façon dont il se traduit dans sa vision et dans son interprétation. Miriam Da Silva obtient le « Master – recherche en arts plastiques » en 2008.

Son travail et sa réflexion artistique gagnent une nouvelle ouverture ces dernières années et plusieurs œuvres voient le jour des suites de ce nouvel enseignement. A cette période, elle réalisera deux séries de peintures avec des thèmes différents. Miriam Da Silva réalise plusieurs expositions en Suisse et Europe et continue à développer son travail, cherchant de nouvelles inspirations, mais gardant le même fil conducteur de toujours, le ton chromatique et le son musical.

www.miriam-dasilva.com

André Mehmari
André Mehmari - Deborah Amorim
Andre Mehmari is considered one of the most talented young musicians of his native Brazil. His activities as pianist, composer, arranger and instrumentalist are highly regarded both in popular and classical music. As his compositions and arrangements have been performed by important Brazilian orchestras (OSESP) and chamber ensembles (São Paulo String Quartet), his career in jazz and Brazilian popular music has also attained wide attention as he has gained wide recognition for his music in jazz festivals and concerts.

Born in 1977 in Niteroi (RJ), he began to study music with his mother at the age of five, and completed an organ course in the Conservatory of Ribeirao Preto (SP). At the age of ten, having been self-taught in jazz improvisation, he wrote his first compositions. After beginning his professional career playing piano and organ in social events he later formed his own jazz trio demonstrating his abilities as composer and performer in local jazz clubs. At the age of 15 while teaching organ in the Conservatory of Ribeirao Preto, Mehmari was invited to compose a method for keyboard beginners. The result was a 20-piece collection, a work greatly appreciated by young musicians and their teachers.

Andre’s precociousness as a composer and multi-instrumentalist was well documented by the media.

In 1995 he moved to Sao Paulo to study at the Sao Paulo State University (USP). In the same year he won the university’s competition for original Brazilian popular music (MPB). The same honor was awarded to him for classical music in 1997. 

In 1997, after developing an active piano performance schedule, he started writing orchestral arrangements for major musical events in Sao Paulo. He won the first national VISA MPB (Brazilian Popular Music) Competition, the most important award for popular music in Brazil. 

After recording his first CD, as reward for the first prize winner (highly praised by reviewers and listeners), Mehmari performed in various Brazilian concert halls.

He has an active performing schedule with his two trios, solo piano and in duet with singers Monica Salmaso and Ná Ozzetti. Mehmari reguraly write compositions and arrangements for Brazilian leading orchestras (OESP) and chamber ensembles (Quinteto Villa-Lobos, Sao Paulo String Quartet).  After winning the Carlos Gomes award for classical music revelation of the year of 2006, Mehmari was appointed resident composer for the São Paulo State Wind Band.

www.andremehmari.com.br